Vingt-six (26) civils ont été tués et vingt-sept (27) maisons incendiées dans une double attaque attribuée aux présumés ADF, survenue dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 novembre 2025 à Byambwe et Mabyango, dans le groupement Manzia, chefferie de Baswagha, territoire de Lubero au Nord-Kivu.
Selon la société civile locale, les assaillants ont attaqué les quartiers Mizebere et Makuta, à l’entrée de Byambwe, vers 22 heures. Ils y ont incendié le centre de santé de référence de Byambwe, situé près de la paroisse catholique et géré par des religieuses. Une dizaine de patients, dont des femmes enceintes et des mères en post-accouchement, ont été tués ou brûlés vifs. Parmi les victimes figurent également la femme du chef du groupement Manzia et l’épouse du président de la société civile locale.
Les mêmes hommes armés ont ensuite poursuivi leur attaque à Mabyango, un village situé à environ trois kilomètres de Byambwe, sur la route Butembo-Manguredjipa. Là aussi, plusieurs civils ont été exécutés et plusieurs maisons incendiées.
Le bilan provisoire de la société civile fait état de 26 morts, tandis que le chef du groupement Manzia, Katembo Musunzu Kanzoka Dimanche, contacté au téléphone, évoque 24 civils tués. Très éprouvé, il confirme la mort de son épouse et de sa belle-sœur. Il appelle les autorités militaires à renforcer urgemment les effectifs dans les villages du groupement afin de prévenir de nouvelles tragédies.
Le président de la société civile de Njiapanda, Katembo Kabunga Fiston, localité située à une dizaine de kilomètres de Byambwe, condamne ces attaques. Dans sa déclaration, il s’indigne :
« Nos entités ne doivent pas devenir des boucheries humaines. La menace reste très élevée et exige des actions coordonnées pour protéger la population. »
Il déplore également l’inefficacité des opérations de traque des ADF, près d’un an et demi après leur lancement, estimant qu’elles « semblent ignorer leur mission première, neutraliser les ennemis de la paix ».
La route Butembo-Manguredjipa est restée coupée une bonne partie de la matinée, perturbant totalement la circulation. Les activités socio-économiques ont été paralysées à Byambwe, Mabyango, Itendi, Vinzo et dans plusieurs villages environnants. Ce samedi, les familles ont procédé à l’enterrement de leurs proches, dans une atmosphère lourde de deuil et d’insécurité persistante.
Maua Grace